Un courant radical et déterminant s’opère en peinture au cours de la 2^ème décennie du XXème siècle, avec l’invention de l’abstraction.

Certes des formes non figuratives ont été utilisées depuis la nuit des temps- les grecques dans  les terres cuites de l’Antiquité, les volutes de l’Art nouveau – mais souvent avec des finalités décoratives.

En ce début de XXème siècle  la démarche est différente : il s’agit de proposer une image abstraite, des images autonomes qui ne renvoient à rien d’autre qu’elles mêmes.

Quatre  artistes vont développer leur propre formulation de l’abstraction indépendamment des autres : Frantisek Kupka, Vassily Kandinsky, Kasimir Malevitch et Piet Mondrian.

Différents facteurs peuvent expliquer la simultanéité des démarches : une pratique spirituelle et ésotérique, l’attachement à la musique, le contexte culturel, politique et scientifique aussi avec notamment l’apparition de la physique quantique et de la théorie de la réalité.

Ces inventeurs de l’abstraction proposent une nouvelle forme de peinture en adéquation avec leur conception du monde. Deux d’entre eux, Kupka et Malevitch font l’objet d’une exposition en cette rentrée, Kupka avec une rétrospective au Grand Palais et Malevitch dans le cadre de l’Avant garde russe à Vitebesk au Centre Pompidou, une occasion inédite de plonger au cœur de la naissance de l’abstraction en ce printemps 2018 et de connaître la genèse du fameux Carré noir de Malevitch !